
Qui a dit que notre société ne se créait plus de Mythes ? Avec cette sordide histoire de meurtre, ce triste fait divers, James Ellroy avait écrit son roman le plus personnel, transposant ses impressions d’enfant face au meurtre de sa propre mère, dans l’histoire abominable d’une jeune femme, Betty Short, venue chercher la célébrité dans le Hollywood des années quarante.
Betty Short dut sa gloire (postume) à son assassinat atrocement orchestré. Une affaire restée non résolue (malgré le livre d’un médecin affirmant que son père était l’assassin de l’actrice). Ellroy inventait avec brio une fiction transcendant la réalité et le projet de l’adaptation cinématographique du « Dalhia Noir » attira nombreux scénaristes et réalisateurs. Passant de mains en mains, le scénario atterrit finalement dans celles de Brian DePalma (Blow Out, Snake Eyes, Les Incorruptibles, L’Impasse, Scarface…). Ce dernier, connu en tant que maître du thriller et de l’angoisse sourde à la Hitchcock (Body Double), ne pouvait trouver qu’une chaussure à son pied dans la matière du roman.
Reprenant le scénario pour se l’approprier, il convoque une pléiade de jeunes talents (Josh Hartnett, Scarlet Johansson, Mia Kirshner, Hillary Shawk…) pour tourner le film le plus attendu de l’année.
James Ellroy applaudit des deux mains, même si De Palma transforme les obsessions de l’écrivain pour les faire siennes. Ainsi, c’est le mythe Hollywood, le dédoublement de personnalité et la fascination de l’image qui hante l’adaptation cinématographique du « Dahlia Noir », autant de thèmes récurrents chez ce cinéaste qui prouve à nouveau qu’il n’est pas le vulgaire copier d’Hitchcock qu’on a voulu faire croire.
Le mythe du Dahlia Noir, c’est celui de l’icône blessée, de la star fulgurante, atteignant son panthéon dans sa déchéance. Echouant à percer dans l’enfer Hollywoodien, Betty Short ne laissera son image que sur la pellicule d’un film pornographique avant d’être coupée en deux, le sourire de l’ange marquant son visage, puis d’être retrouvée dans un terrain vague.
Ellroy mettait en scène une amitié peu commune entre deux policiers qui enquêtent sur le mystère. L’un deux nourrira lentement une fascination grandissante pour l’image de la belle fauchée, sombrant dans une folie désespérée pour retrouver la trace du meurtrier. En chemin, il rencontre une jeune femme qu’il identifie comme le reflet vivant de Betty Short. Même peau blanche, même chevelure noire (D’où le surnom du Dahlia noir), même silhouette. Sa fascination pour la morte se transfère sur l’énigmatique vivante.
Ce sont bien sûr les motifs de la confusion et du dédoublement que DePalma va porter en avant, aiguisant ses leitmotivs habituels avec la maîtrise visuelle qu’on lui connaît (qui a pu oublier le magnifique plan séquence qui ouvre « Snake Eye » ?). Car DePalma est avant tout un cinéaste de l’image, loin des faiseurs de surenchères qui polluent Hollywood. C’est d’ailleurs en Europe qu’il tourne (en République Tchèque) et avec des fonds européens, pour échapper à l’emprise des producteurs hollywoodiens qui veulent toujours avoir leur mot à dire sur la vision de l’auteur (John McTiernam en a d’ailleurs bien souvent fait les frais, voyant par exemple son film « Le 13ème guerrier » amputé de 40 minutes sans qu’on lui demande son avis).
Nous ne sommes pas encore en mesure de donner notre avis sur le film qui ne sort que bientôt, mais l’union du fait divers, du livre de James Ellroy et de Brian DePalma, est le gage d’un moment particulier.
Le « Dahlia noir » apparaît comme l’événement cinématographique de cette fin d’année. Nul doute que ce film sera adulé ou détesté. Nous irons nous faire notre avis. Au pire, il restera le livre de James Ellroy (idéal pour commencer avec cet auteur si vous ne le connaissez pas encore) et surtout, il restera les deux parties du corps de Betty Short, éblouissante dans sa mise en scène mortuaire, au beau milieu d’un terrain vague, sous les lettres géantes du mont Hollywood.
Au pire, il restera le Mythe du Dahlia Noir.
Betty Short dut sa gloire (postume) à son assassinat atrocement orchestré. Une affaire restée non résolue (malgré le livre d’un médecin affirmant que son père était l’assassin de l’actrice). Ellroy inventait avec brio une fiction transcendant la réalité et le projet de l’adaptation cinématographique du « Dalhia Noir » attira nombreux scénaristes et réalisateurs. Passant de mains en mains, le scénario atterrit finalement dans celles de Brian DePalma (Blow Out, Snake Eyes, Les Incorruptibles, L’Impasse, Scarface…). Ce dernier, connu en tant que maître du thriller et de l’angoisse sourde à la Hitchcock (Body Double), ne pouvait trouver qu’une chaussure à son pied dans la matière du roman.
Reprenant le scénario pour se l’approprier, il convoque une pléiade de jeunes talents (Josh Hartnett, Scarlet Johansson, Mia Kirshner, Hillary Shawk…) pour tourner le film le plus attendu de l’année.
James Ellroy applaudit des deux mains, même si De Palma transforme les obsessions de l’écrivain pour les faire siennes. Ainsi, c’est le mythe Hollywood, le dédoublement de personnalité et la fascination de l’image qui hante l’adaptation cinématographique du « Dahlia Noir », autant de thèmes récurrents chez ce cinéaste qui prouve à nouveau qu’il n’est pas le vulgaire copier d’Hitchcock qu’on a voulu faire croire.
Le mythe du Dahlia Noir, c’est celui de l’icône blessée, de la star fulgurante, atteignant son panthéon dans sa déchéance. Echouant à percer dans l’enfer Hollywoodien, Betty Short ne laissera son image que sur la pellicule d’un film pornographique avant d’être coupée en deux, le sourire de l’ange marquant son visage, puis d’être retrouvée dans un terrain vague.
Ellroy mettait en scène une amitié peu commune entre deux policiers qui enquêtent sur le mystère. L’un deux nourrira lentement une fascination grandissante pour l’image de la belle fauchée, sombrant dans une folie désespérée pour retrouver la trace du meurtrier. En chemin, il rencontre une jeune femme qu’il identifie comme le reflet vivant de Betty Short. Même peau blanche, même chevelure noire (D’où le surnom du Dahlia noir), même silhouette. Sa fascination pour la morte se transfère sur l’énigmatique vivante.
Ce sont bien sûr les motifs de la confusion et du dédoublement que DePalma va porter en avant, aiguisant ses leitmotivs habituels avec la maîtrise visuelle qu’on lui connaît (qui a pu oublier le magnifique plan séquence qui ouvre « Snake Eye » ?). Car DePalma est avant tout un cinéaste de l’image, loin des faiseurs de surenchères qui polluent Hollywood. C’est d’ailleurs en Europe qu’il tourne (en République Tchèque) et avec des fonds européens, pour échapper à l’emprise des producteurs hollywoodiens qui veulent toujours avoir leur mot à dire sur la vision de l’auteur (John McTiernam en a d’ailleurs bien souvent fait les frais, voyant par exemple son film « Le 13ème guerrier » amputé de 40 minutes sans qu’on lui demande son avis).
Nous ne sommes pas encore en mesure de donner notre avis sur le film qui ne sort que bientôt, mais l’union du fait divers, du livre de James Ellroy et de Brian DePalma, est le gage d’un moment particulier.
Le « Dahlia noir » apparaît comme l’événement cinématographique de cette fin d’année. Nul doute que ce film sera adulé ou détesté. Nous irons nous faire notre avis. Au pire, il restera le livre de James Ellroy (idéal pour commencer avec cet auteur si vous ne le connaissez pas encore) et surtout, il restera les deux parties du corps de Betty Short, éblouissante dans sa mise en scène mortuaire, au beau milieu d’un terrain vague, sous les lettres géantes du mont Hollywood.
Au pire, il restera le Mythe du Dahlia Noir.