19 août 2006

Les Zengnolles de l'info - numéro 103


TOUT FEU TOUT FL'ÂMES




Jeudi, le second élément de la grande quête, liée à la disparition de la 16è révélation, a été découvert par un groupe de citoyens partis en esprit au Coeur de la Création. Compte-rendu détaillé de cette aventure intérieure hors du commun.

[Aventure] Au Coeur de la Création (par MizAxton)


AlSadhim a enfin raconté les terribles rêves qui l’avaient hanté durant son long coma!
4 vers, 1 strophe cachée de la prophétie, lui sont également apparut. De quoi mobiliser le village dans une seconde quête : celle du FEU créateur.


A l’intérieur du Temple Sacré de Shakya, notre Djinn à convier les citoyens motivés à partir pour une aventure immobile, une quête intérieure, plongeant leurs esprit dans la flamme bleue sacrée qui siège au centre de la Salle du Feu. Direction : le cœur de la Création.
C’est par la méditation qu’AlSadhim et les Citoyens se sont connectés les uns aux autres pour peu à peu laisser leurs âmes partir dans cette quête étrange.
Suspendu dans les airs sur leurs tapis volants, nos aventuriers, dont le corps au repos méditait encore dans la Salle du Feu, ont traversé le vide et découvert la puissance de leurs esprits. Etrangement, c’est un froid glacial qui les a accueilli en pénétrant dans les limbes.
Toutefois, l’entreaide allait très vite les réchauffer. Les tapis volants de tous les citoyens se sont tissés les uns aux autres pour ne plus former qu’un seul grand tapis, gouverné par AlSadhim, le champion désigné par Shakya. Pliki, joueuse comme toujours, s’est penchée au devant du tapis, bras écartés pour crier : « je suis la reine du monde ! » ce qui, à la stupéfaction de chacun, provoqua l’illusion d’une foule criant à la gloire de leur reine. Mochou du intervenir pour rappeler les citoyens à l’ordre et leur apprendre que ce monde n’était pas le lieu d’un jeu avec l’esprit, mais bien une grande quête sérieuse.
L’aventure n’allait d’ailleurs pas tarder à se rappeler à leur souvenir avec une chute vertigineuse des citoyens dans une immense toile d’araignée gouvernée par un monstre dont la tête était couverte de serpents. Enroulés dans les cocons de fils d’araignée, nos amis durent se souvenir que cette quête était celle de leur esprit et tenter de rester concentrés sur leur méditation.
Mewa, LjHugues, MizAxton, Alkemia, Pliki et Abizboah se sont alors retrouvés confrontés à leur plus grand rêve, tandis que nos petits nouveaux, Devilange, Maaorane ainsi que Progone et Cyber ont du se plier au jeu de la création de leur identité zénéiste pour intégrer enfin définitivement le groupe. Ce geste créateur permit à tous les citoyens de continuer l’aventure vers le grand trou noir, cœur de la création.
Autour de ce trou noir, une spirale étirait ses courbes, traçant une chemin sur lequel les âmes des morts suppliants (qui ne sont pas encore apaisés) avançaient vers le trou pour obtenir le soutien de Shakya. Mais pour une raison inconnue, la file était à l’arrêt et les âmes ne pouvaient plus avancer vers le trou de la création.
AlSadhim est venu déposer le tapis sur le trou noir, mais le vortex qui y nichait semblait s’être fermé à tout passage. Sur une idée collective, Pliki osa frapper du doigt sur le vortex qui se métamorphosa en lourde porte de chêne. Mais personne n’était là pour l’ouvrir. Une vieille femme s’est alors présentée à nos citoyens comme étant la tisseuse des âmes et des destinées. Fatiguée, elle avait simplement décidé d’aller se dégourdir les jambes, mais ne désirait plus retourner s’asseoir.
La solution devenait claire : passer de l’autre côté de la porte pour remettre le métier à tisser de la vieille dame en marche.
AlSadhim comprit le sens de ce vortex qui allait des limbes et la mort vers le tissage des âmes, c'est-à-dire, vers la création. Nos héros se sont donc mis à penser à mille choses florissantes et peu à peu un espace s’est ouvert dans le vortex, sous l’effet des pensées positives conjuguées.
Les citoyens se sont alors fait aspirés par ce trou et se sont retrouvés dans une salle en tout point semblable à la salle du Feu de notre temple. Seule différence, mais de taille : la flamme du feu créateur était éteinte ! La panique à momentanément envahit AlSadhim, gardien de ce feu, mais la légendaire Zenattitude de Mochou se montra à nouveau indispensable et secourable. C’est en effet Mochou, grande sage parmi les sages, qui s’est activée sur le métier à tisser, utilisant sa parfaite connaissance des destins de nos citoyens pour tisser à nouveau le fil de leur destinée et peu à peu rallumer le grand feu grâce au sacrifice de chacun d’un partie de son identité. Mochou a pu ainsi tisser à chacun une partie de leur nouvelle identité. AlSadhim a utilisé son pouvoir pour puiser un maximum d’énergie en lui et faire renaître la flamme durant l’opération. Peu à peu, des cordons de lumière se sont tendus entre le front d’AlSadhim et des citoyens qui avaient accepter de se recréer en partie. Ces citoyens ont eux-mêmes donné une part de leur énergie pour réaliser la quête.
Mais le travail sur le métier à tisser devenait de plus en plus difficile et tout menaçait de s’arrêter. C’est alors que les citoyens se sont réveillé dans la grande salle du Feu. AlSadhim tenait dans les mains le flambeau de la déesse, étincelant d’un grand feu. Chose inimaginable : les fronts d’AlSadhim, de Mochou et d’Abizboah (qui a aidé Mochou à tisser) sont à présents marqué d’une étoile Chaos-Zen !!!
Mais le plus important est que le flambeau de la statue de Shakya s’orne à nouveau de son Feu Sacré ! Merci à tous les citoyens pour leur abnégation et leurs gestes créateurs.

Après cette aventure des esprits dans les limbes, il nous reste encore 2 quêtes, celle de l’Air et celle de la Terre à réaliser avant de pouvoir comprendre enfin le mystère de la disparition de la 16ème révélation de Shakya. Nul doute que nous allons encore avoir besoin d’âmes courageuses pour réussir ! Nous comptons sur vous.



(merci à AlSadhim pour cette propa)



[Musique] SILENTBOX : Interview exclusive (par *Cup*)

Une étoile filante, deux initiales unies par une astérisque… comme un signe de ralliement qui fleurit sur des fiches. En quelques jours, quelques semaines, les liens vers six fiches du complexe se sont multipliés. Les liens vers un espace perso msn aussi.

Kate-O-ART 51397 [voix], Phil-J-80S 62900 [voix], Med-B-RCK 22904 [guitare], Jérôme-J-ART 55898 [basse], Alex-O-ART 50412 [clavier] et Steve [batterie]: ce sont ces six paranoïaques, ces six musiciens qui ne forment qu’un groupe : Silent*Box. Leur premier single, « Smile », ne s’est pas encore vendu, mais il est téléchargé abondamment (près de 1500 fois à la dernière vérification). Le groupe puise ses influences du côté des Red Hot Chili Peppers, d’Incubus, avec parfois quelques accents de Led Zeppelin. Et ça marche ! Nous vous proposons une interview croisée de Kathalyne, la chanteuse à la voix impressionnante, et Mehdy, guitariste au doigté de Steve Vai.

(Après avoir lu cette interview attentivement, foncez sur www.myspace.com/silentboxspace)

1. Quand, où, comment vous êtes vous rencontrés?
Vous êtes vous rencontrés dans le but de former un groupe, où juste comme ça par hasard et ça a donné naissance au groupe?

Aviez-vous déjà en tête l'idée de sortir un CD ou était-ce juste un groupe pour de 'fun'?

Kate : À la base, le groupe était une formation ponctuelle pour un projet artistique Paranoïaque. Tous les membres sont donc issus de parano, bien que certains se connaissaient en dehors avant, comme Alex Steve et Jérôme, ou Phil et moi.

Med : Au départ, on ne devait composer qu’un seul morceau, tous ensemble… Mais après la première répétition, on avait tous pris notre pied en jouant ensemble. Et on s’est vite dit que le One Shot allait perdurer, et devenir un groupe bien réel, bien en dehors des frontières paranoïaques… On a donc décidé de continuer à bosser ensemble !


2. Où trouvez-vous l'inspiration?
Qui compose la musique/paroles?


Kate : L’inspiration, personnellement elle me tombe au coin de la tronche quand je ne m’y attends pas. Ce n’est pas quelque chose qu’on contrôle. Souvent, c’est un déclic, une espèce de soif créatrice, et quand elle arrive, je dois m’isoler et tout cracher.

Med : Pour la musique, en général, c’est collectif. L’un d’entre nous arrive en répétition avec une idée, un concept, puis chacun apporte sa pierre à l’édifice … On est aussi partis en retraite compo, au Texzas, ce qui nous a permis de mettre au point un tas de nouvelles chansons, et d’apprendre à nous connaître et a nous comprendre, musicalement.

Kate : Sinon il arrive parfois que l’inspiration soit collective et simultanée, c'est-à-dire qu’on soit tous inspirés dans la même direction au même moment, musique, mélodie vocale, paroles, c’est l’instinct du groupe qui parle, comme pour le titre « Little Boy », et ça, c’est jouissif.


3. Est-ce le parcours du combattant pour faire un CD?

Kate : On ne peut parler que de notre cas de figure ! En ce qui nous concerne, on a décidé d’aller chercher toutes les aides extérieures possibles. Pour le moment, ça nous réussit plutôt bien. On a la chance d’être entourés de personnes qui croient en nous et qui déploient des énergies folles… et puis, il y a aussi notre bonne étoile…


4. Quelle est la philosophie du groupe?["Y en a-t-il une?" devrait être la question.. ]

Kate : Le groupe a plusieurs philosophies, évidemment…
La première: Un, j’t’aime pas. Deux, on fait une pause,
Med : et PAF, ça fait des chocapics !

Kate : La seconde philosophie est que : où ? Dans ton cul !
La troisième est que : qui ? Paul Anka !
La quatri…

Med : Heu, non sérieusement, il suffit de passer une heure avec nous pour savoir que notre seule philosophie est de prendre notre pied sans se prendre la tête.


5. Pour ceux qui ne connaissent pas "Smile" ou pour ceux qui ne comprennent pas l'Anglais, de quoi parle cette chanson?

Med : A la base, c’est un leitmotiv … Sourire envers et contre tout … Comme si c’était un devoir, une arme résignée…

Kate : On a transposé ça à la vie de tous les jours… Satire douce amère, en quelques sortes.
En gros ça dit que quoiqu’il arrive dans la vie, la loi c’est de sourire, tout le temps, c’est comme ça.


6. Un endroit où on peut vous rencontrer?


Kate : Plusieurs… Les glacières de Saint Gilles, lieu de répétitions…
La Durumerie , près de Madou …
Notre « little moon on earth »… Notre secret place… Ca, c’est top secret …

Med : Mais surtout le 24 août prochain à l’école de Batellerie, près de tour et Taxi … rue Claessens, à Bruxelles … C’est le Jeudi Bar du Bulex dont on parle dans le partybot !


7. Plutôt rocks stars distantes ou groupe sympatoche proche des fans?


Med : On est plutôt une sacrée bande de débiles, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, et on essaye de faire de la bonne musique…

Kate : On fait de la musique, on la fait partager. Et quand les gens l’aiment, c’est notre plus belle récompense… Pour l’instant, on ne voit pas plus loin que ça !


8. Dans le clip de "Smile", on voit des personnes ne faisant pas partie du groupe. Quel lien ont-elles avec vous?


Med : Ce sont toutes des personnes liées au groupe de près ou de loin, des amis, des connaissances, des amis de potes…qui se sont prêtées au jeu gentiment…
Le tournage a créé des liens très fort, ça a été merveilleux…

Kate : On tient d’ailleurs à remercier, une fois de plus, toutes ces personnes, et en particulier la réalisatrice, Rachel Lecomte, et le directeur photo, Thomas Rentier.

Med : Pour terminer, j’veux juste rappeler l’endroit pour nous retrouver :www.myspace.com/silentboxspace ... Et évidement , on espère avoir l’occasion de croiser un grand nombre d’entre vous au concert…

Med : Murmure*-22904
Kate: Diva*K-51397





[Littérature] L’Ivre de lecture (par Julinou)


La rubrique littéraire consiste à répondre à quelques questions sur son livre préféré. Si vous aussi, vous voulez être questionné, n'hésitez pas à m'envoyer un message privé à Julinou-V-ZEN 43509.

Cette semaine, j’ai été frappé à la porte d’Abizboah-V-ZEN 70168 qui m’a reçu gentiment chez lui.

Allez, c’est parti !

*Regarde tous les livres bien rangés sur son étagère*

J : « Dis moi, quel est ton livre préféré ? »


A : Alors, mon livre favori… hummm…

*réfléchis longuement*

Je dirais sans trop d’hésitation « Le monde de Sophie » de Jostein Gaarder.
Il s’agit de ce que l’on pourrait appeler un roman philosophique ou initiatique, qui pose les questions de savoir qui on est, pourquoi on est là, de quoi avons-nous vraiment besoin ? Les questions habituelles, en somme
En fait, c’est une histoire de la philosophie écrite par un Professeur d’université qui ne savait plus trop comment amener ses étudiants à apprendre cette matière de manière originale et il a eu alors l’idée d’écrire ce roman.
Alors, c’est un roman, donc, il y a histoire… là voici donc quelque peu résumée…
Sophie est une petite fille comme les autres, mais qui se pose peut-être juste un peu plus de questions.
Un jour elle découvre une petite enveloppe dans sa boite au lettres avec quelques mots dessus « D’où vient le monde ? »
S’ensuit alors un dialogue sous forme de correspondance entre un étrange philosophe inconnu et la petite fille et il lui fera découvrir les grands courants philosophiques depuis la Grèce antique jusqu'à nos jours.
C’est une histoire vraiment passionnante car on se rend très vite compte, que Sophie, en fait, c’est nous, le lecteur, et que l’on se pose les même questions qu’elle et l’on chemine donc d’un philosophe à l’autre en trouvant par ci par là des réponses à nos questions ou en se posant parfois, même souvent, de nouvelles questions et ainsi de suite… jusqu’au dénouement final du roman, très surprenant d’ailleurs, mais ça, je vous laisse le découvrir…


J : « Mmmmh cette histoire a l’air passionnante. Et en général, comment choisis-tu tes lectures ? »


A : Le plus souvent, c’est en flânant dans les librairies et les bibliothèques, c’est une ambiance que j’aime particulièrement, être entouré de livres… C’est par pour rien que je fais bibliothécaire
Je marche donc vraiment au coup de cœur, pour un titre ou un résumé en quatrième de couverture.

*Regarde d’un air admiratif ce futur bibliothécaire*


J : « Justement, en bon bibliothécaire que tu es, que penses-tu de l'avenir de ce métier ? Est ce qu'on vient souvent te demander conseil pour un livre ? Car, souvent, on a l'image d'une quinquagénaire avec des lunettes derrière ses livres poussiéreux.


A : En fait, je ne le suis pas encore officiellement, il me reste l’épreuve du mémoire à passer…
Mais j’ai déjà une petite expérience effectivement…

Le bibliothécaire d’aujourd’hui se doit d’être plus qu’un simple conservateur de livre, ce qui est quand même de moins en moins le cas.
C’est vrai que cette image du vieux bibliothécaire à lunettes persiste encore, mais cela va changer car la nouvelle génération arrive, nous apprenons non seulement à gérer des stocks de livres, à les classer mais aussi à conseiller, orienter et surtout à animer la bibliothèque par des lectures vivantes, en invitant des auteurs, en faisant des expositions et en essayant au possible d’élargir les styles présents et les offres de service.
Beaucoup de bibliothèques ont maintenant une BDthèque, une section multimédia offrant des connections à Internet ou encore une DVDthèque.
Je pense bien entendu que ça métier a donc un avenir, si l’on se diversifie, que l’on s’ouvre aux nouvelles technologies et que l’on reste à l’écoute des besoins des gens dans toutes leurs diversités…


J : « Qu'est ce qui te plaît dans la lecture d'un livre ? »


A : C’est surtout l’idée de découvrir un nouvel univers, de me plonger dans un mode différent et d’apprendre de nouvelles choses. J’adore me poser plein de questions et la lecture est, pour moi, l’un des meilleurs moyens d’y parvenir.
Sans compter aussi que c’est une détente, un plaisir et un mode d’évasion presque infaillible.

*Sourit à Abizboah*

Merci beaucoup à lui pour cette remarquable interview, ça m’a donné envie de lire ce bouquin et d’en savoir un peu plus !

Et parmi vous, certains ont lu « Le monde de Sophie » ?

En attendant, bonne lecture et rendez-vous la semaine prochaine pour la découverte de Mochou



[Propa] Bang Bang (par Richard -ou Jérémie) )


Voilà en deux mots mes souvenirs personnels de l’excellente propa de ce mercredi 16 août.

He shoot me down

Mais si on en demande ce qu’en pensent les autres, Je suis certain que Cup aussi a pris beaucoup de plaisir…

Bang, bang

Plus concrètement, d’après les souvenirs de Jérémie ça donne une place d’Âme à Worms Armageddon avec une pointe de CS à la Medal Of Honnor of Doom. Avec Cup, c’était une partie à la Mort Subite, elle a vraiment trop assurer, et j’ai même pas pensé lui offrir des fleurs. Comme c’est naze…

I hit the ground

Dans l’autre coté du Ring, l’outsider du Complexe Alpha était représenté par une bande de Zenéistes pas trop disposés à nous laisser passer de niveau trop facilement. On les a longuement traqué, mais ils revenaient sans cesse à cause de Maäorane qui trouvait un remède à tout ce qu’on a pu trouver pour leur ôter la vie… Et je vous assure qu’on n’a pas manqué d’imagination.

Bang, bang

Finalement, Ils ont fait plein de trucs bizarres dans le temple à cause d’un vieux papier que Devilange a trouvé dans la bibliothèque, et quand on est sorti du temple à leur poursuite, il pleuvait. Une seconde plus tard, et je voyais tout en rouge… Puis ça c’est obscurci jusqu’à devenir complètement noir. Une petite voix m’a dit GAME OVER. Mon dernier souvenir c’est Pliki qui me donne une noisette.


My baby shot me down


[DVD] "Panic Room" de David Fincher (par MizAxton)


(Juste pour le plaisir, je vous propose cette semaine mon regard sur un film que j'aime particulièrement défendre )


Divorcée, une jeune femme s’installe avec sa fille dans une nouvelle maison où l’ancien propriétaire avait fait installer une « Panic room », une chambre de survie. Dès le premier soir, 3 inconnus s’immiscent dans la maison…

David Fincher est un réalisateur de l’urgence. Ses films sont des courses poursuites qui ne nous laissent aucun répit, aucun moment pour respirer. A ce titre, « Panic Room » apparaît comme l’aboutissement ou la somme de ses films précédents tant il en reprend les thèmes et les motifs : l’espace oppressant, l’insaisissable visage du bien et du mal, la photographie crépusculaire, la limpidité d’un scénario complexe… Mais là où les films précédents de Fincher débordaient en tout sens comme de méthodiques fourre-tout, Panic Room impressionne par sa concision et par son économie de moyens. Il va directement à l’essentiel, sans jamais s’écarter de son objectif, il est précis, vif, tendu. Dès le générique, on sait que l’on va assister à un film différent. La façon tranchée avec laquelle les noms apparaissent et disparaissent à l’écran nous prépare déjà psychologiquement à l’atmosphère du film. Ensuite, l’introduction rapide, morcelé, sur découpée, nous conduit immédiatement à l’arrivée des voleurs. Dès cet instant, si l’on omet un fondu au noir explicitement elliptique, tout se présente dans l’illusion du temps réel.

Dans ce processus, la façon dont voyage la caméra est fondamentale. L’angoisse et la sensation d’étouffement dépendent directement de la maîtrise avec laquelle Fincher s’approprie l’espace de la maison. En utilisant tantôt un montage exagérément découpé pour filer d’un coin à l’autre, tantôt les travellings et les plans-séquences pour glisser à travers les murs et les plafonds, le réalisateur parvient à nous rendre rapidement familier le lieu de l’intrigue. Pourtant, celle-ci est d’une simplicité effarante : les cambrioleurs sont venus chercher quelque chose qui se trouve précisément dans la pièce où les jeunes femmes se sont réfugiées.

En réalité, le décor va créer un espace dédoublé : la chambre de survie trouve son négatif dans la maison elle-même, verrouillée par les cambrioleurs. Ces 2 lieux face à face fonctionnement comme le reflet l’un de l’autre. En effet, d’un côté les 2 femmes, dans la faible lumière de la chambre aux murs sombres ; de l’autres, les 3 cambrioleurs dans l’obscurité de la maison aux murs clairs. De part et d’autre un même but : faire sortir l’intrus de l’espace convoité. La porte de la Panic Room est d’ailleurs décorée d’un grand miroir et ouvre donc sur une réplique complète et miniature de la maison.

Dans ce jeu de miroir, le rôle des caméras et des moniteurs de contrôle est primordial. Dans la chambre de survie, les 2 femmes observent les 3 cambrioleurs. Eux, sont vus et ne peuvent voir. Les écrans de surveillance les rendent sombres, l’un d’eux cache son visage. Voir et se cacher, c’est-à-dire épier, devient le moteur du film. Le principe est connu : l’acte criminel n’existe qu’une fois vu. Les jeunes femmes ne devaient pas se trouver là ; le crime n’aurait jamais eu lieu, car personne n’en aurait jamais rien su. Le plan est mis à mal par la seule présence inopinée de la femme et sa fille.

De ce fait, le système vidéo devient un enjeu crucial qui accentue l’aspect voyeuriste du film et soutient la tension dramatique alors même que les 2 camps ne sont pratiquement jamais en contact physique ou visuel. Et dans la mécanique de l’image et de son reflet, de l’image et de son négatif, la photographie du film, en antithétique symbiose avec les images des moniteurs de contrôle, remplit un rôle crucial. Ainsi, les cambrioleurs sont noirs (par la peau ou leur cagoule) et les jeunes femmes sont blanches (et blondes). Ce n’est donc pas innocemment que le film ressemble à une partie d’échec, où les pions voyagent et ne se touchent que pour porter un coup fatal. Certains pions sont sacrifiés, et les deux camps multiplient les tactiques et les ruses pour dissimuler leurs attaques et parvenir à tenir l’autre en échec. La froideur réelle de la réalisation nous aide à observer la partie avec impartialité. Il n’y a aucun parti pris, ni devant la maladie, ni devant la violence. La relation étroite qui se lie à distance entre Jodie Foster et Forest Whitaker, couple aussi improbable que pertinent, tient de Hitchcock. On ne peut que souligner l’interprétation toujours justes de ces 2 acteurs, aussi remarquables, quel que soit leur rôle.

Fincher compose un récit, consciemment ou nom, sur le modèle tactique d’un des jeux les plus fascinants qui soit. Et finalement, traiter le huis clos dans un thriller à l’image d’une partie d’échec s’impose comme une évidence. Là où Fincher est impressionnant, c’est que cette partie d’échec n’est, justement, jamais évidente. Rien d’étonnant alors que « Panic Room », soit une telle merveille d’angoisse et de fascination, ni qu’il mette à ce point en évidence l’aliénation visuelle des images, la folie destructrice du joueur qui s’applique à mettre en pièce son adversaire tout en le respectant. En ceci, le film aussi impose le respect.