
Dans notre monde troublé et écologiquement appauvri, on compte sept états qui ont judicieusement su développer et tester leurs armes atomiques. Cinq d’entre eux sont considérés comme « états nucléaire » de par le statut internationalement reconnu que leur confère le Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP). Dans l’ordre, ils s’intitulent : Etats-Unis d’Amérique, Russie (ex-Union soviétique), Royaume Uni, France, et République populaire de Chine. Toutefois, depuis la création du TNP, l’Inde et le Pakistan se sont joints aux festivités, bien qu’ils aient refusé de ratifier l’accord.
Les USA ont développé leurs armes atomiques au cours de la Seconde Guerre Mondiale, dans la crainte que l’Allemagne nazie n’y parvienne la première. Juste préoccupation. Ils ont testé leurs première œuvre (appelée Trinity) en 1945 et restent la seule nation à avoir utilisé ce genre d’engin contre un autre peuple, à Hiroshima et Nagasaki. Puis en 1952, ils ont conçu une bombe hydrogène (nommée Ivy Mike). L’URSS a testé sa première arme nucléaire (Joe-1) en 1949, dans le cadre d’un projet partiellement développé grâce à l’espionnage pendant et après la Seconde Guerre Mondiale. Sa principale motivation était de maintenir l’équilibre des puissances au cours de la Guerre Froide. Une bombe hydrogène (Joe-4) fut ensuite testée en 1953, avant une autre de même nature mais de catégorie mégatonne (RDS-37) en 1955. L’Union Soviétique a également conçu l’explosif le plus puissant jamais déclenché par des humains, la « Tsar Bomba » avec une portée de 100 mégatonnes, volontairement réduite à 50. Après la dissolution du Bloc en 1991, ces armes sont officiellement entrées en possession de la Russie.
Le Royaume-Uni a testé sa première arme nucléaire (Hurricane) en 1952, grâce à une vaste collaboration des Etats-Unis dans le cadre du Projet Manhattan. Sa motivation était de fabriquer un barrage indépendant contre l’URSS et de conserver une certaine suprématie dans l’Europe de la Guerre Froide. Il a fait exploser une bombe hydrogène en 1957.
La France a testé sa première création atomique en 1960, également en tant qu’acteur indépendant, dans le but de garder un rôle solide dans la Guerre Froide. Elle a fait sauter une bombe hydrogène en 1968.
La République Populaire de Chine a testé sa première arme nucléaire en 1964, à la grande surprise du bloc occidental. Après avoir longtemps cherché assistance auprès d’une URSS peu coopérative, elle a finalement mis un terme à l’entente russo-chinoise et développé son projet en tant que front indépendant, se plaçant aussi bien contre les Etats-Unis que contre l’empire soviétique. Elle a testé sa bombe hydrogène en 1967 à Lop Nur. Et on estime qu’elle détient actuellement près de 130 têtes militaires. Peut-être moins.
Comme on l’a déjà noté, l’Inde n’est pas membre du Traité de Non-Prolifération. Elle a toutefois essayé en 1974 ce qu’elle appelle un engin nucléaire pacifique (smiling Bouddha), soit la première création du type après la naissance du TNP. Engendrant de nouvelles questions sur la façon dont la technologie nucléaire civile pouvait être détournée à des fins militaires. L’inde semble à l’origine avoir motivé son projet de développement par la proximité de la puissance chinoise, réussissant en 1998 à armer des têtes nucléaires et une bombe à hydrogène. En juillet 2005, elle est officiellement reconnue par les USA en tant qu’état « nucléairement responsable », avant d’agréer dans ce domaine une coopération mutuelle totale.
Le Pakistan symbolise l’ennemi éternel de l’Inde, sans être non plus membre du TNP. Le pays a travaillé ses armes atomiques sur plusieurs décennies, depuis la fin des années 70. On admet généralement qu’il a démarré son programme de développement en réponse à celui de l’Inde. Et bien que personne ne sache avec certitude quand ses projets ont été amorcés, on le suspectait déjà dans les années 80 de détenir le secret de fabrication des têtes nucléaires. Il se peut toute fois que cette rumeur n’ait été que purement spéculative, jusqu'à ce qu’en 1998 le Pakistan procède à ses premiers tests sur les collines Chagai, quelques jours seulement après ceux de l’Inde.
Partenaires silencieux ???
Une nation cependant n’appartient ni officiellement, ni officieusement, au TNP. Et pourtant de nombreux experts internationaux la soupçonnent de posséder une force atomique. Il s’agit d’Israël. Son programme d’armes de destruction massive fait partie des plus secrets au monde. Contrairement à l’Iran et la Corée du Nord, deux pays qui ont clairement annoncé et récemment répété leurs ambitions dans le domaine, Israël reste inexplicablement impassible face aux pressions économique et politique et aux demandes appuyées de l’Agence pour l’Energie Atomique, le service d’inspection des Nations Unies.
Depuis les années 60, et la mise en marche du réacteur Dimona dans le désert de Negev, l’évolution de la capacité nucléaire israélienne a engendré de nombreuses et vastes estimations. On croit que l’état est en possession de plus de 200 têtes nucléaires, alors que l’Inde et le Pakistan n’en détiendraient qu’une vingtaine chacun.
Il n’existe aucune preuve de tests israéliens, mais certains affirment que l’explosion survenue dans le Sud de l’Océan Indien en 1979 était l’œuvre commune d’Israël et de l’Afrique du Sud. Depuis la fin de l’Apartheid, cette dernière a toutefois démantelé son programme d’armement atomique.
L’axe de l’ironie !!!
Evidemment, d’autres nations du Moyen-Orient en opposition directe à Israël, et donc supporters inébranlables de la cause palestinienne, ont exprimé leur vif intérêt dans l’existence d’un programme de cette sorte. La consternation augmente avec l’impression que les Etats-Unis s’imposent en gendarme régional partial, ignorant les programmes israéliens, et insistant sur l’éventuelle menace à la paix d’autres pays (notamment l’Irak d’avant-guerre, l’Iran, et la Syrie) avec leur stocks supposés d’armes de destruction massive et leurs « gouvernements non démocratiques fondamentalistes ». Les USA comme le Royaume-Uni affichent un soutien constant au droit d’Israël de se défendre contre ces « états fourbes » et hostiles, véritables terres d’asiles des terroristes. Récemment, les USA et la Grande-Bretagne sont même allés jusqu'à suggérer que eux et Israël restaient les seuls démocratique de la région, contre ce que Tony Blair à décrit comme un « Axe de l’extrémisme » qui envahit le Moyen-Orient.
Un point de vue remarquable qui touchera et éclairera sans aucun doute tous ceux qui vivent actuellement à Bagdad, Beyrouth, ou dans la bande de Gaza.