31 décembre 166*,
J’étais de retour... après six longues années passées à étudier. Confinée dans un couvent de province…
La joie emplissait mon coeur: je retrouvais ma mère et surtout ma jeune soeur.
Les retrouvailles furent très décevantes. L'attitude de ma mère fut froide, distante... Je remarquai combien de choses avaient changé. Ma soeur, quant à elle, était telle une adolescente esseulée, se refermant dans un mutisme profond.
Dès le lendemain de nos retrouvailles, j’observa que ma mère se livrait à de drôles d'activités. Avant mon départ, elle recevait les dames de la cour dans son salon afin de leur dire leur destin. Ancienne divineresse qui disait la bonne aventure.
Hier, je l'ai même surprise à avoir recourt à la magie.
J'ai voulu converser avec elle sur ces nouvelles activités. Mes remarques furent très mal accueillies. Elle se justifia dans le fait que grâce à ses procédés, elle recevait de fortes sommes de la part de toutes ces dames corsetées dans de magnifiques robes. Ces folasses ne pensant qu'à s'empoisonner pour l'octroi de faveurs de la part des riches courtisans...
Empoisonneuse à ses heures, jeteuse de sorts à d'autres.
J’étais horrifiée. En explorant la cave, j'y découvris un four qui, selon la jeune femme de chambre, servait à carboniser les victimes de rituels. Elle a par contre refusé de me dire où se trouvaient les corps des immolés.
Ce soir, un important rituel doit avoir lieu... D'après mes informations, des individus seraient conviés à la cérémonie afin d'aider ma mère à officier. Je l'ai entendue parler de démons!
Le but de cette messe noire serait de lancer un sort ou plutôt une malédiction d'une nuit qui se répercuterait sur tous les jeunes enfants de Paris. Des enfants-zombies… Je ne sais quelles raisons poussent ma génitrice à accomplir un tel acte…
Il ne me reste qu'une seule alternative : fuir cette maison.
Mais avant, je me dois de dénoncer ma mère aux autorités ainsi qu’à l'Inquisition... Je sais combien mes paroles sont dures… Mais j’ai été élevée dans la tradition catholique où toute affaire avec le diable est un acte maudit.
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Par Dragoténa 5422
