
Monter le chauffage.
Conséquences inégales de l’effet de serre
« La première règle de l’écologie, c’est que les éléments sont tous liés les uns aux autres. » Barry Commoner – biologiste américain
« L’Homme a perdu sa capacité à prévoir et prévenir l’avenir. Il finira par détruire la Terre. » Albert Schweitzer – philosophe allemand
Le JEU
Ce qu’on appelle réchauffement global, c’est l’augmentation notable des températures moyennes dans l’atmosphère terrestre et les océans au cours des décennies passées. Les températures de la Terre à la surface atmosphérique se sont élevées de 0,6 ± 0,2 degrés Celcius pendant le 20ème siècle. L’opinion scientifique estime que, concernant le changement de climat, l’essentiel du réchauffement observé au cours des 50 dernières années est imputable aux activités humaines, et à l’accroissement de leurs rejets en dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre comme le méthane. Relachés au cours de la combustion des fuels fossilisés, de la déforestation et de l’activité agricole, ils emprisonnent l’énergie solaire dans l’atmosphère. La première étude expliquant l’effet de l’industrialisation sur le climat a été menée par un chimiste suédois, Svante Arrhenius, en 1897, et pourtant le sujet n’a jamais fait débat jusqu'à aujourd’hui.
Les JOUEURS
Les Etats-Unis émettent plus de polluants par individu que n’importe quel autre pays du monde. Lorsque le traité de Kyoto a été ratifié, les USA ont signé, s’engageant à réduire leur émission de 6%. Cependant, ils ont dépassé les normes établies par cet accord et leurs rejets en dioxyde de carbone ont au contraire augementé de 15% depuis 1990. Or, pour que ce Traité devienne un document légalement solide, il devrait être ratifié par des pays responsables d’au moins 55% tu total des émissions de 90, rapportées par les nations industrialisées et économies émergentes adhérentes au protocole. Mais les Etats-Unis étant responsables de 36,1% des émissions, l’objectif devenait bien plus difficile à atteindre sans leur participation.
L’europe des quinze a signé le Traité en mai 2002. Et en tant que supporters le plus enthousiaste du projet, elle a fait pression sur des pays comme la Russie, le Japon, et le Canada pour venir appuyer le Traité et forcer les USA à s’y inclure. L’Union Européenne a continuellement plaidé pour une application stricte de Kyoto, souhaitant limiter l’utilisation de mécanismes flexibles qui permettrait d’atteindre la réduction suggérée en payant pour le développement d’autres nations. Mais elle a aussi encouragé l’extension de forêts et suggéré d’autres alternatives pour absorber la pollution, en proposant une base substantielle lors des débats de Bonn en 2001. Et malgré cette vive implication, l’Union Européenne n’a pas réussi à atteindre ses objectifs. Quand bien même elle prônait pour 2008-2012 une réduction de ses émissions de 8% par rapport à ses taux de 1990, elle n’est parvenue qu’a le faire chuter de 2,9% en 2002. Et encore, le CO2 a depuis cela, légèrement augmenté. Seuls quatre des états de l’UE ont rempli leurs engagements.
La Chine est le deuxième plus grand émetteur de gaz a effet de serre, mais considéré comme pays en voie de développement, elle n’est cependant pas tenue de réduire ses émissions. Avec un cinquième de la population mondiale, l’accroissement de ses rejets pourrait ridiculiser n’importe quel autre pays. Les dirigeants chinois apparemment conscients que le changement climatique pourrait dévaster leur société, ont signé le protocole en 2002. Deux ans plus tard, Pékin annonçai pour 20 un plan pour générer % de son énergie à partir de sources renouvelables. Malgré toutes ces belles paroles politiques, les émissions de gaz n’ont montré aucun signe de baisse. Conséquences : les températures continues d’augmenter.
Les VICTIMES
Bien que les pays industrialisés produisent la majorité des gaz à effet de serre coupables du réchauffement, ceux en voie de développement souffrent des pires conséquences. Les régions pauvres et leurs populations sont les plus vulnérables face aux risques croissants de la montée des eaux, des méfaits météorologiques de plus en plus fréquents, de la désertification, de l’assèchement, de la pauvreté des récoltes, de l’extinction des espèces, et de l’extension des maladies infectieuses. A l’heure actuelle, la malaria s’étend sur les hauts plateaux africains. Avant les années 70, les températures froides ont gelé les terres en altitude, limitant la prolifération des moustiques dans les vallées. Aujourd’hui, la chaleur a fait fondre les glaciers, ce qui crée des climats tropicaux qui permet aux insectes de migrer vers les montagnes. En 1999, on annonçait qu’en Afrique sub-saharienne, le coût de la malaria oscillait entre 7,8 et 17,4% du Produit National Brut. Dans certains pays, la maladie a également fait chuter la croissance économique de 1,3% par an. La mort lente des récifs coralliens est un autre exemple de l’impact du changement climatique sur les populations pauvres. En effet, la quantité de corail a commencé à baisser en 1980, et on estime que 27% de sa surface totale a été endommagée par les détergents, et que les 60% restant sont devenus hautement vulnérables aux maladies, et autres algues voraces. Si rien n’est fait, d’ici quelques décennies, les récifs coralliens, pourraient entièrement disparaître, entraînant avec eux toutes leurs populations de poissons.
Autant dire que la vie des pêcheurs locaux en serait affectée, ainsi que celle des communautés côtières qui basent leur existence sur les coraux (aussi bien d’un point de vue financier qu’alimentaire), mais aussi sur l’industrie du tourisme, et la protection qu’offre cette barrière naturelle contre les tempêtes.
La CATASTROPHE
Tout est lié. Nous, habitants des pays développés, ne sommes pas immunisés contre les effets de ces changements météorologiques. Avec la raréfaction des ressources, des millions de personnes mourront de faim, des régimes répressifs naîtront, créant guerres, révoltes, et terrorisme. Le nombre de réfugiés augmentera, recherchant asile et secours auprès de l’Europe Occidentale et de l’Amérique du Nord. Les taxes se multiplieront, et nos ressources diminueront toujours plus vite. Alors nous connaîtrons les limites de nos systèmes sociopolitiques.
La guerre contre le changement climatique coûte un prix exorbitant aux pays en voie de développement, et l’argent investi pour lutter contre cela se fait rare. Les nations émergentes dépendent lourdement de l’écosystème. Si elles rencontrent un manque, les régions riches peuvent le combler en achetant ailleurs, ce qui n’est pas le cas des pays en développement dont les populations meurent en masse faute d’eau. Ces gens possèdent le minimum de ressources pour s’adapter au réchauffement que nous créons. Nous pouvons construire des barrières et des boucliers, nous pouvons fournir un secours d’urgence et des systèmes de prévention, pas eux. Nous, Occidentaux, savons ce qui se passe. Nous savons aussi remettre les choses en ordre. Mais nous ne le faisons pas. Les grands discours politiques, l’ignorance généralisée, les promesses non tenues, l’exploitation, les agressions, les mensonges sont tou ce que nous avons à offrir à notre monde appauvri. Notre monde qui se meurt.
Mais au final, nous perdrons tous. L’extinction sera impartiale