25 juillet 2008

Les plantes médicinales : Le cocotier (par Nârada)


C'est l'arbre tropical par excellence, probablement originaire du sud-est asiatique mais pantropical depuis longtemps.

Il a été disséminé par l'homme mais aussi par les courants et les vents marins, grâce à la résistance étonnante de son fruit, la noix de coco, parfaitement emballée dans une bourre épaisse, souple et étanche, transportant 1/2 à 1 litre d'eau nécessaire à sa germination et une amande riche qui sera digérée par le jeune plantule.

Le cocotier n'est pas un arbre véritable, son tronc est un stipe qui s'allonge mais ne grossit pas par des cercles concentriques, au contraire plus il grandit plus il mincit. Au milieu du panache de feuilles, entières quand elles sont jeunes et profondément divisées une fois développées, on trouve le bourgeon terminal, unique, un mets de choix : le coeur de cocotier.

La noix de coco évolue: très jeune elle est vide puis sa coque durcit et la cavité intérieure se remplit d'un liquide transparent; l'albumen fait alors son apparition, une couche molle ressemblant à du blanc d'oeuf.

A ce stade, la noix est verte, le liquide (eau de coco) est légèrement sucré, parfois un peu pétillant, parfait comme boisson. La maturation s'achève quand l'albumen épaissi est gorgé d'huile.

La noix tombe spontanément sur le sol et plus tard, il se forme à l'intérieur une masse spongieuse sphérique qui transforme l'amande en substance nutritive pour nourrir l'embryon, puis le jeune plantule.
Toutes les populations très dépendantes du cocotier pour leur survie donnent un nom à chaque stade du développement de la noix, et généralement lui associent un usage particulier: boisson, obtention de l'huile, du coprah, nourriture pour les animaux, récolte de la masse spongieuse interne etc…

Composés chimiques et propriétés

L'enveloppe de la noix verte , très astringente, renferme beaucoup de tanin; à ce stade la composition de l'eau de coco est la suivante:

93,5% d'eau,
2% de glucose,
4% de lévulose,
des traces d'inuline, de protéines
et une faible quantité de sels minéraux (potassium).


C'est un liquide normalement stérile, presque isotonique (qui peut remplacer du sérum physiologique en perfusion intraveineuse!!), légèrement diurétique.

A maturité, l'amande fraîche, chargée de lipides, renferme en moyenne :

40 à 50% d'eau,
4% de proteines,
30 à 40% de lipides,
4% de glucides,
10% de cellulose,
des matières minérales,
des vitamines C et B en petite quantité.


L'amande mûre et séchée, c'est le coprah dont on extrait l'huile de coco industrielle; sa composition moyenne en triglycérides donnée en acides gras est:

C8= 5 à 10%,
C10= 5 à 8%,
C12= 43 à 51%,
C14= 16 à 21%,
C16= 7 à 10%,
C18/1= 5 à 10%.


On remarque donc la teneur importante en dérivé de l'acide laurique;
à température inférieure à 25°C, l'huile se fige.

Utilisations

Dans tous les pays tropicaux, on utilise le lait de coco, émulsion d'huile dans l'eau de coco obtenue en râpant l'amande et en la pressant. En petite quantité, ce "lait" est très digeste et accommode toutes sortes de plats : crudités, poisson, viande, salade de fruit, pâtisserie. A jeun et en quantité, c'est un laxatif doux, purgatif chez certaines personnes : lait d'une noix de coco en une seule fois.

On peut en extraire l'huile de coco domestique qui se sépare par gravité et qu'on peut raffiner à feu doux.
C'est un purgatif efficace : huile d'1/2 noix de coco à 1 noix chez l'enfant et le grand enfant, jusqu'à 2 noix chez l'adulte.
Aromatisée par des essences de fleurs ou des parfums, cette huile donne le "monoï ", adoucissant pour la peau, calmant les érythèmes solaires et embellissant les cheveux.

L'eau de coco est un diurétique très bien supporté; il peut y avoir doublement de la diurèse sans perturbation ionique grave.
La boule spongieuse qui se développe au moment de la germination est riche en Vitamine C, pour certaines populations isolées des atolls sans cultures vivrières, c'est parfois la seule source de Vitamine C. L'enveloppe de la coco verte écrasée, humidifiée et pressée, donne un liquide très riche en tanins utilisé comme anti-hémorragique, anti-infectieux ( plaies de corail par ex), antidiarrhéique.
La coque ligneuse sert à faire un charbon végétal de très bonne qualité, absorbant les gaz intestinaux toxiques et certaines toxines batériennes présentes dans le système digestif.

Les racines écrasées :

  • en décoction prolongée (une poignée de jeunes racines dans un litre d'eau) donnent un liquide (astringent) qui calme les troubles dysentériques graves (à selles sanguinolentes) et aussi les troubles digestifs secondaires à l'intoxication par la chair de poisson, assez fréquente sous les tropiques (ciguatera).
  • en infusion elles sont diurétiques.

Plus anecdotique, l'huile parfumée servait à embaumer les corps en Polynésie.

Et si l'on coupe la tige de l'inflorescence du cocotier, il s'écoule une sève sucrée (certaines variétés ont jusqu'à 17% de sucre) que l'on peut cuire à feu doux et transformer en sirop, ou laisser fermenter pour obtenir un vin de palme assez alcoolisé.

Résumé

L'arbre tropical le plus connu à l'huile cosmétologique
On en fait des maisons, des bateaux, des paniers ou des nattes, c'est l'unique source de vitamine C sur les atolls coralliens, on laisse fermenter sa sève sucrée pour faire de la bière, mais le cocotier c'est surtout la noix et son amande riche en huile comestible.
La composition chimique de cette huile est parfaite pour en faire un liniment, calmer et protéger la peau irritée ou embellir les cheveux.
A forte dose elle est purgative.