Voici l'histoire d'une comête qui traversa le ciel du rock pour y tracer une intense lumière avant de disparaître presqu'aussitôt: The La’s. Mais ont-ils vraiment disparus? A en croire les fans sans cesse plus nombreux, le ciel du rock est encore lourdement chargé de l'éclat des La's!Repéré sur scène, The La’s attire rapidement l’attention de nombreuses maisons de production. Une cassette pirate de leurs enregistrements aux studio Flying Pickett circule allègrement en Angleterre entre 1987 et 1990.
Originaire de Liverpool, le groupe est forcément comparé aux Beatles avec lesquels ils cultivent l’amour des mélodies imparables. Pourtant, c’est vers The Who qu’on retrouve leur plus évidentes influences.
En 1989, sort le premier single de La’s, « Way Out », pressé à seulement 5000 exemplaires et devenu un disque culte pour les fans de pop-rock anglaise. Encensé par la critique et par de nombreux artistes, le singles ne reçoit pas le retentissement espéré, mais le groupe continue de tourner. C’est finalement auprès de GO !Disc que les membres du groupe signeront pour enregistrer leur premier et unique album.
Composé autour du noyau dur Neil Mavers/Simon Power, le groupe compose lentement un album d’anthologie, changeant régulièrement de producteur, dont John Porter (producteur des Smiths) et Steve Lillywhite (producteur de Simple Mind et U2). Mais le perfectionnisme de Mavers et les réguliers changements de musiciens retardent la sortie de l’album. Ce n’est qu’au terme de 2 ans que sort l’album éponyme : The La’s.
Le single «Timeless Melody» reçoit immédiatement le titre de disque de la semaine dans l’influent «New Melody Maker», l’hebdomadaire musical le plus exigent d’Angleterre, et le single suivant « There She Goes » figurera dans plusieurs bandes originales de film avant d’être repris, pour un film également, par Six Pence None The Richer.
Toutefois, il faudra attendre le milieu des années 90 pour que le groupe atteigne la renommée qu’il mérite, grâce aux nombreux groupes qui revendiqueront leur influence et les inviteront dans leur tournée : OASIS, Weezer ou encore Dodgy.
Pourquoi un tel retard ? Le groupe soutient que Steve Lillywhite ne «comprenait» leur son, tandis que ce dernier répond que le groupe a volontairement mal joué dans l’espoir qu’on n’utilise pas les bandes. Pourtant, il est impossible à l’écoute de l’album de résister aux chansons. En effet, bien qu’il s’agisse d’une pop rock évidente, les chansons des La’s ne ressemblent à aucunes autres. Des perles parsèment tout l’album : "I can’t Sleep tonight", "I.O.U." ou encore "Looking Glass" qui inspirera, quelques années plus tard, des morceaux de bravoure sur les albums d’OASIS ("Champagne Supernova") ou de Ocean Color Scene ("It’s a beautiful thing").
The La’s se séparent rapidement, pliant sous la pression, l’échec et l’égo démesuré de Neil Mavers pour qui les morceaux enregistrés sont décevants. Simon Power formera un nouveau groupe et aura un succès certain avec The Cast qui joue dans la division brit pop au côté d’OASIS et s’honore de plusieurs albums accrocheurs.
A la surprise générale, The La’s se reforme en 1996 et apparaît dans plusieurs festivals avant d’entamer une tournée durant laquelle il offre au public plusieurs reprises des Who et 2 morceaux inédits. Toutefois, Mavers soutiendra que ces tournées n’ont jamais eu pour but d’annoncer un quelconque retour des La’s.
Reste donc l’album de 1991, véritable Ovni musical, cheville articulée entre la fin du rock des eighties et l’arrivée massive d’un son nouveau durant les années nonantes. Entre les Pixies, les Smiths, Les Happy Mondays et les StoneRoses d’un côté, et Oasis, Pulp, Blur, Suede, Radiohead ou Placebo de l’autre, il faut faire une place dans votre discothèque pour y ranger « The La’s », l’album de toutes les promesses et d’une tornade musicale qui disparu presque aussi vite qu’elle n’apparut, mais qui laissa les traces indélébiles de son superbe passage.
Ecouter des extraits (mal enregistrés) de l’album sur le site de la Fnac :
http://www4.fnac.com/Shelf/article.aspx?PRID=1175971&Mn=3&Ra=-28&To=0Ν=1&Fr=3
[source Wikipédia]
