
Bon ben c'est pas très gai... :-s
Je pensais que l'état émotif le plus sincère qui m'entourait était l'amour et l'amour amical que je ne dissocie pas. Je me suis rendu compte à mes dépends qu'en fait, il s'agissait de la trahison. Et la trahison en amour ou en amitié est fatale. Vous connaissez ces films vampiriques dans lesquelles les héros plantent un pieu dans le coeur du monstre pour le voir finir en poussière ? J'applaudissais en général à la victoire du combattant humain mais je ne m'étais jamais demandé ce que pouvait ressentir physiquement le canin, lorsque le morceau de bois allait se nicher dans son coeur inerte. Ca ressemble à ça, la trahison. Un pieu qui s'enfonce doucement, pour s'assurer qu'il va bien se loger dans votre coeur battant, la lenteur est importante, elle est cruelle mais permet à l'assassin de savourer son oeuvre. Et ce pieu, s'il ne vous tue pas, laisse des écailles et surtout des plaies non suturées. Des plaies physiques et des plaies à l'âme. Il faut pourtant se relever, à son corps défendant. J'ai eu la malchance de comprendre que parfois une seule trahison fait souffrir mais qu'on n'en meurt pas en général. La seconde est plus insidieuse, elle ouvre à nouveau les plaies béantes, s'amuse à déchirer les chairs.
Vous devez trouver que je fais la narration d'un film d'horreur. Mais réfléchissez ! On n'en n'est pas loin. N'est-ce pas l'horreur incarnée que de voir l'homme qu'on aime vous quitter parce qu'il s'est trompé ? N'est-ce pas l'horreur incarnée que, ensuite, de le voir heureux avec celle qui se disait votre amie contre vents et marées ? N'est-ce pas l'horreur incarnée que de devoir vivre au jour le jour à côté de ce couple tout en faisant semblant de ne pas souffrir afin de ne pas perdre ses amis ? N'est-ce pas l'horreur incarnée que de comprendre plusieurs semaines après qu'on a été manipulée par notre amour pour le leur ? N'est-ce pas l'horreur incarnée que de se lever chaque matin en se disant qu'on a été d'une naïveté féroce ?
Oui, je préfère mes plaies qui cicatrisent difficilement au dénouement sans surprise d'un film d'horreur. Mais...
Alors après, on dresse les barricades, on protège notre âme qui ne croit plus en rien, d'une nouvelle déception. Mais ne soyez pas aussi naïfs que moi, on sait tous que les barricades n'ont pas une chance de tenir l'assaut d'un nouveau conquérant. En revanche, on sait aussi que si, « avec le temps, va, tout s'en va », le temps est long pour la confiance !