
Les deux hommes vêtus de noir fixaient pour la dernière fois leur sépulture. Le vent soufflait, les nuages commençaient à recouvrir le ciel pour annoncer une nouvelle nuit pluvieuse.
L’un des deux hommes alluma une cigarette. Tout en recrachant la fumée, il se demandai comment ils allaient pouvoir positionner le corps inerte de la jeune femme. Les mains ligotées, la bouche bâillonnée, le visage meurtrit, Alison vingt cinq ans venait de passer les pires heures de sa vie.
- On va la positionnée comme la Bête nous la demandé, dit l’un d’eux.
- Ok, dépêchons-nous avant qu’il ne se mette à pleuvoir !
Les deux « men in black » s’exécutèrent. Tout d’abord, ils enlevèrent les cordes qui nouaient les poignets de la jeune femme pour ensuite la mettre à nu. L’un d’eux ne pu s’empêcher de fantasmer sur le corps. Malgré les blessures sur le visage et les hématomes qui se dessinaient comme des nuages, Alison avait une grâce de mannequin. Ses formes étaient si symétriques, qu’elles pouvaient séduire n’importe qui, même morte…
On aurai quand même pu la sauter avant ! C’est du gâchis. Petite salope, t’as du en collectionner toi.
- Putain, au lieu de rêver aide-moi. Il ne nous reste plus beaucoup de temps !
- Ok ok, c’est bon mec !
Pendant que l’un deux écarta les bras et les jambes d’Alison, l’autre fourra les vêtements de la victime dans un sac de sport pour ensuite le conduire dans le 4x4 avec lequel ils sont venu jusqu’ici.
- Voilà le plus simple est fait ! Tu t’occupes du reste et puis on en aura fini.
- Ok, donne-moi ce qu’il me faut !
L’autre homme ouvrit une valisette contenant des outils chirurgicaux et tendit à son second une petite scie et un scalpel.
Il commençait à avoir l’habitude maintenant, toujours le même rituel. Le scalpel s’enfonça d’un coup dans le nombril pour se plonger dans l’estomac. D’un trait, il fit remonter son scalpel jusqu’au niveau de la gorge. Le sang commença tout doucement à couler, comme de la lave descendant les versants d’un volcan. Ensuite, il prit chacune des deux extrémités de l’entaille dans ses mains et décolla progressivement la peau pour faire apparaitre la cage thoracique.
Allez courage, tu y es presque !
Prenant la scie, il contempla son propre reflet dans la lame. Celle-ci lui renvoya une image pale, obscure… Comme une pierre tombale au milieu de nulle part.
Le bruit de la lame dans les os déchirât le souffle du vent. Il savait que ce qu’il était entrain de faire, il devrait le rembourser un jour ou l’autre. Mais qu’il en soit ainsi.
Ayant finit son travail, il commença à écarteler les os de la cage. Sans savoir pourquoi, il aimait ce bruit. Comme quand un enfant se prend pour un singe sur une branche et que celle-ci craque.
Dernière étape avant de lever les voiles, il plongeât sa main puis, arracha d’un trait le cœur d’Alison. Il le fixa pendant quelques secondes avant de lever en l’air tel un trophée. Comme par amusement, il cacha la lune qui se montrait timide avec le cœur, comme pour former une éclipse.
- Range vite mon matos, on se casse maintenant !
L’autre s’exécuta, tandis que le second plaça le cœur dans la main gauche de la victime. Avant de démarrer le 4x4 ils observaient tous deux l’œuvre qu’ils venaient de réaliser. L’un deux sortit un petit appareil photo numérique de sa poche et le réglât sur « mode nuit ».
L’objectif de l’appareil se fixa sur la victime. Le corps apparaissait maintenant sur le petit écran. L’homme régla le zoom et la qualité de l’image. Il fallait qu’elle soit parfaite. Que l’image en deux dimensions ressemble à la réalité. En une fraction de seconde, le flash éblouis les deux hommes.
L’homme rangea son appareil et invita l’autre à grimper dans le 4x4. Ils avaient terminé le travail, ils allaient être tranquilles pour un certain temps. Mais pour combien ?
- Je sais que ce genre de travail est bien rémunéré, mais jamais je n’aurai cru faire tout ça un jour, s’exclama l’un deux.
- Moi non plus, mais il faut bien gagner sa croute, répondit l’autre tout en tournant la clé du contact.
- Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
- La dernière chose qu’il nous reste à faire, on va chercher notre enveloppe et puis on se casse chacun de notre coté !
- Tu ne veux pas aller boire un pot après ?
- Ecoute, le boss a été formel, c’est dans notre contrat… on doit rester anonymes jusqu’au bout. Je ne sais pas qui tu es et inversement. Ça doit rester ainsi !
- Ok, mec… allez démarre. J’vais commencer à flipper sinon.
Les phares du 4x4 éclaira la victime. Corps nu, visage défiguré, cage thoracique écartelée, le cœur dans la main. Voilà la dernière image que garderaient les deux hommes en noir.
Le 4x4 démarra, laissant la victime derrière lui affrontant les premières gouttes de pluie.
L’orage venait d’éclater…
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