
N : *A invité Tibald à sa table cette semaine*
« Bonjour Tibald, que puis-je te servir pour ce souper et que désires-tu boire ? »
TI : « Bonjour Nénenne, tout d'abord merci beaucoup pour cet accueil et cette invitation pour cette interview, cela me fait vraiment plaisir.
Pour le souper, je vais rester sobre, une grosse choucroute garnie avec 3 litres de bière.... humhum...

Blague dans le groin, je vais prendre une salade aux chèvres chauds avec un verre de vin blanc. Merci beaucoup. »
N : « Entre nous Tibald, j’ai une passion pour les chèvres … et leurs fromages aussi, je vais donc prendre comme toi : une feuille de salade avec trois fromages, mais avec un verre de vin rouge !

Jeune Paranoïaque Tibald ! Explique-nous donc comment tu as eu connaissance du site ? »
TI : « Comment tu le sais que je connais le site ? Qui te l'a dit ? Tu me suis ? Je suis sûr que vous me suivez tous, d'ailleurs il y a un complot je le sais !!!
*Ecroulé de rire*

Je te rassure, je ne vais pas enchainer une vanne à chaque question, enfin je vais essayer.

Plus sérieusement, cela fait un temps que je connais l'existence de ce site, sans savoir très bien ce qui s'y tramait, je ne me rappelle plus les circonstances exactes. Mais voilà, curieux au plus haut point et frustré de ne pouvoir y entrer de moi-même, j'ai malheureusement dû attendre la providence et que l'Ordinateur, dans sa grande mansuétude, se démerde pour que je rencontre AB-J-B25 12345… 67 violette, violette

N : « Que penses-tu de Parano et pourquoi as-tu choisi de t’installer sur ZEN ? »
TI : « Alors, au début, un peu désorienté, je découvre petitement les lieux, le système, les fiches, je fais mes devoirs etc etc... Et depuis je me marre. Je trouve le système extrêmement bien ficelé, étant informaticien de formation, j'ai aussi un petit regard critique, et je dois dire que c'est bien foutu.
Le concept est hallucinant, permet des rencontres, permet l'expression de chacun, le développement de l'art... chacun selon ses goûts. Vraiment bien.
Alors ZEN, c'est une autre affaire, j'ai vu de la lumière, je suis rentré, depuis je prends racine... et ça me va.
J'étais sur SAG comme mon cher protecteur, mais ce dernier à été désintégré... SAG, pas mon protecteur.
Il m'a fallu trouver un nouveau secteur, et après avoir observé les différentes descriptions de secteur, j'ai choisi ZEN, car il me correspondait, ou en tous cas, à mes attentes.
Dans une recherche de bien-être, de paix, de calme (je suis une vraie pile electrique), ça m'intéressait, et dans une optique de respect surtout. »
N : «C’est vrai que ZEN est défini comme un lieu permettant à chacun de trouver sa place malgré les différences, un lieu où règnent le respect, l’ouverture d’esprit et l’accueil de l’autre… et c’est fondamental !
En parcourant ta fiche, j’ai vu que tu es allé notamment en Inde et au Vietnam. Peux-tu nous parler de tes voyages et de ce qu’ils t’ont apporté ? »
TI : «Ouilleouille, tu as le temps ? Oui c'est vrai j'ai eu la grande chance de pouvoir voyager loin et pendant de longues périodes.
Je suis allé en Inde durant 3 mois en 2001-2002. Avec mes 20 ans, mon sac à dos et mes idéaux humanitaires en poche, je voulais aussi, inconsciemment, m'en prendre plein la gueule.
Voir la misère. Vivre la misère. Comme je le dis dans ma fiche, je suis issu d'un certain milieu se considérant parfois au-dessus des réalités. Et mes 2 échecs académiques m'ont amené à réfléchir.
Ainsi je suis arrivé comme un saisi à Calcutta en fin de mousson, il y régnait une atmosphère encore fort chaude et humide, très oppressante, pour le bon Belge que je suis. Mes premières heures furent remplies de questions. Pardonne-moi mon langage mais cela ressemblait à "PUT**** QU'EST-CE QUE JE FOUS ICI ??????" J'en ai pleuré... angoisse... et puis c'est parti.
Point de chute dans un collège jésuite, j'y suis resté pendant une semaine. Ensuite je fus envoyé dans une mission à 50km au sud de Calcutta. L'endroit est paradisiaque. Des palmiers, 2 grands étangs, plein de gens accueillants. Cette mission s'occupait de garçons et hommes handicapés mentaux avec parfois un handicap physique en plus. J'ai toujours bien aimé le contact avec les personnes handicapées. Cela aurait pu être magnifique, mais le problème c'est qu'en fait, il n'y avait strictement rien à faire. Je faisais ce que je pouvais pour donner un coup de main pendant les repas, jouer avec eux, mais à part ça ....pffft.
Après 3 semaines, je suis remonté sur Calcutta et j'ai travaillé au mouroir que Mère Teresa a fondé. Un endroit où nous recueillons des très très très très très pauvres et autant de "très" malades. Les soeurs gèrent ce centre avec énergie et vivacité. Toujours le sourire malgré la détresse évidente des pensionnaires. Il y avait beaucoup d'autres volontaires, de toutes les nationalités. Et ça c'est très fort, on rencontre plein de monde, plein de sensibilités. Tu vas me dire qu'on peut faire ça partout, mais là, le caractère de l'endroit et de ce que nous faisons nous projette complètement dans une autre qualité de rapport. C'était une expérience incroyable !!!
Dans le mouroir, on vit des moments, des douleurs, des joies aussi, parfois témoin de la folie humaine. Nous recevions tous les jours quelques personnes mal en point, avec des blessures ouvertes, infectées, parfois même gangrénées.
Un jour c'est une jeune femme que notre équipe a ramenée.
Je l’observais pendant que les soeurs s'occupaient de préparer sa couche. Elle était brûlée au 3ème degré sur tout le côté droit. Mais à la différence des personnes que nous rencontrions d'habitude, elle était très bien habillée, portait de riches bracelets, colliers etc...
La soeur responsable nous a expliqué qu'en Inde, il n'était pas rare qu'une femme qui, en fin de compte ne pouvait pas payer sa dot à sa belle-famille, se fasse assassiner par cette famille, le plus souvent par un trifouillage de la cuisinière pour qu'elle lui explose à la figure. La femme souffrait atrocement de ses brûlures… Elle nous a quittés la nuit-même.
Une autre fois, le responsable allemand, Andy, me prend par le bras alors que j'étais occupé avec du linge, et me fait comprendre qu'un vieil homme était sur le point de s'envoler et qu'il fallait que je reste avec lui. Je lui ai tenu la main pendant une demi-heure, une heure ; on m’a conseillé de lui parler doucement, près de lui, pour qu'il ait une voix, même s'il ne comprenait rien. Et puis il est parti.
Je ne savais pas quoi dire et je dois avouer que, de retour (en ce qui me concerne, je suis lent), on apprend à relativiser. Je suis rentré sur un nuage, il m'a fallu un bon mois pour redescendre sur Terre.
Au Vietnam, les choses étaient toutes différentes, j'ai travaillé pendant 4 mois comme stagiaire en informatique à la Chambre de Commerce belgo-luxembourgeoise à Ho Chi Minh.
Je bossais au 17ème étage d'une grande tour climatisée, on passait de 32° à 19°. Glaglagla... Pas d'humanitaire. Je me suis essentiellement occupé de faire des sites, des analyses web-business, etc...
Moto-boulot-dodo... Guindailles le week-end avec des expatriés que j'ai rencontrés sur place.
Mes contacts avec les Vietnamiens n'ont pas été très faciles, à part quelques personnes avec lesquelles le courant est passé, j'ai eu beaucoup de difficultés à communiquer. On ne voit pas les choses de la même manière, même en faisant de gros efforts.
Ce régime asiato-communiste impose une espèce de "face", de "façade». Tout le monde te sourit, pourtant tu sais qu'ils se foutent de toi.
Ca m'a beaucoup attristé, et dans les discussions que j'ai eues avec les quelques amis vietnamiens que j'ai pu avoir, ils le regrettaient aussi, mais "it's like that". On ne parle que de peu de choses qui valent le coup, le reste est plus ou moins interdit. Le Net est surveillé, la politique contrôlée, les journaux muselés.
Par contre, c'est un pays absolument magnifique, certaines régions sont absolument splendides, j'ai eu l'occasion de visiter les "montagnes", le Delta du Mekong, et la côte sud est.
Extraordinaire. On voit que la culture de ce pays, en son temps, avait énormément de panache, de prestige et de fierté. Actuellement, les dollars et les euros sont les nouveaux dieux, comme partout et le matérialisme massif a envahi les chaumières. »
N : « Tu sembles avoir été marqué en visionnant Earthlings. Explique donc à nos lecteurs ce dont il s’agit ? »
TI : «Earthlings est un documentaire américain qui traite de la place de l’homme dans la nature et de son action négative sur le monde animal. Aussi utile que dérangeant, à l’instar d’une vérité qui dérange de Al Gore, ce film a eu un énorme succès aux USA où il a remporté de nombreux prix. Attention aux âmes sensibles, de nombreuses scènes sont à la limite du supportable."
Earthlings est un film documentaire choc avec la voix de Joaquin Phoenix et la musique exceptionnelle de Moby, un film prenant et beau mais difficile dont le titre pourrait être paraphrasé par "La Passion des Animaux".
Il y est question notamment de l’industrie et sa responsabilité dans la cruauté envers les animaux (Attention ! Certains passages sont très durs), comme par exemple la façon abominable dont les Japonais exécutent les dauphins pour vendre ensuite leur chair, en la faisant passer pour de la baleine, contournant ainsi la loi.
En utilisant des caméras cachées et des images inédites, EARTLINGS est une chronique des pratiques des plus grandes industries actuelles, dont les profits dépendent, d’une manière ou d’une autre, de l’exploitation animale."
1. PETS (Les animaux domestiques) : pour notre compagnie, et les dérives des abandons, des euthanasies de ces animaux abandonnés, des méthodes employées.
2. FOOD (La bouffe) : la plus longue partie, pas besoin de rentrer dans le détail, c'est la chaîne d'élevage, d'engraissage, d'abattage des animaux destinés à remplir nos assiettes. On va des vaches américaines aux dauphins et baleines du Japon. On croit tout le temps que ces bêtes meurent d'un coup et puis sont dépecées... Que nenni, que nenni, elles sont la plupart du temps encore vivantes !
3. CLOTHES (L'habillement) : la maltraitance des animaux, renards, bébés phoques, visons, zibelines, ratons laveurs, loups, mais également de la nature puisque, pour traiter les peaux, les produits employés sont d'une toxicité sans nom et sont déversés partout.
4. ENTERTAINMENT (Le divertissement) : corrida, rodéos, lassos, chasses. Tout ce qu'on fait pour les exciter... Le Cirque, mon Dieu, la fin d'un grand mythe !!!
5. SCIENCES (pas besoin de traduire) : la quantité de tests qui sont passés sur des animaux.
J'ai voulu aller jusqu'au bout du film, même si à chaque instant j'estimais que j'en avais vu assez. Je voulais comprendre, à chaque instant inconsciemment j'espérais la banderole que nous connaissons tous (nous Belges) "Ceci est une fiction".
Mais non ... C'est totalement inommable, inhumain, abject et cruel. Et le pire, c'est qu'on ne peut rien y faire. L'être humain est un être soi-disant civilisé, ça signifie juste qu'il ne défèque pas partout et mange avec des couverts.
Mais l'être humain est capable d'un comportement tellement ... (beurk). On le sait, on le voit, tous les jours à la télé. Ce film m'a dégoûté … pas tellement de la bouffe, mais de l'homme.
Je pense que l'on peut voir les animaux comme participants à la chaîne alimentaire, mais mon innocence et peut-être le désir de ne pas savoir, m'a fait croire qu'on les respectait malgré tout.
Bein non.
C'est un film dur, les images sont choquantes, blessantes. Mais cela fait malgré tout du bien d'ouvrir les yeux, et de regarder la réalité en face. »
N : *Regarde son petit chien avec plus de tendresse encore… croit qu’elle n’est pas capable de visionner le documentaire …*
« Quelle est ton activité préférée sur le Secteur ? (Wall, Propa … quel type ?)"
TI : « Enquiquiner mon monde, j'adore ca, demandez à Marge et Pensive. A vrai dire, j'aime beaucoup me promener. Je n'ai pas encore accès au Wall, mais je compte le flooder à mort dès que ca sera possible.
J'apprécie beaucoup parler en privé aux gens, entretenir des discussions par MP. «
N : « Voilà Tibald, notre entretien touche à sa fin. Merci de ta participation. Je suis contente d’avoir fait plus ample connaissance avec toi. As-tu un petit mot à ajouter pour nos lecteurs ? »
TI : « Qu'est-ce que je cause, j'ai du être fort rébarbatif, et je m'en excuse

Merci beaucoup à toi Nénenne pour cette interview. A très bientôt, j'espère. »
N : "Non pas de dafalgan Tibald, par contre je reprendrais bien un petit verre de vin un de ces jours en ta compagnie ! Merci aussi de ces belles pages de vie"

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Par Nénenne-87011 on behalf of Tibald-94482