
L’article très intéressant proposé dernièrement en propa par Marge sur les différentes religions m’a incité à rédiger celui-ci sur une religion souvent méconnue : l’hindouisme. Je vais dans un premier temps vous présenter la doctrine hindoue.
Tout d’abord, il faut savoir que l’hindouisme n’est pas seulement une religion. Ce concept même n’existe pas dans la mentalité indienne traditionnelle. L’hindouisme se définit comme DHARMA (litt. : ce qui soutient [le monde]) que l’on peut traduire par « ordre socio-cosmique ». Le dharma concerne donc autant l’univers (cosmos) que la société (dont il sera question dans un second article).
Le fondement de la spiritualité chez les hindous est consigné dans une série de textes sacrés : le VEDA (litt. : le Savoir, la Connaissance). Le Veda comporte aussi bien des écrits philosophiques (upanisad) que de simples hymnes à chanter. Le Veda aurait été rédigé durant une période qui va 1500 à 300 avant J.C. Ces textes fondamentaux, retenus par coeur en bonne part par la caste des brahmanes, sont complétés par les deux grandes épopées indiennes : le Mahabharata et le Ramayana.
La conception du monde chez les hindous est complexe et varie selon les lieux, les époques, les traditions... Il existe un très grand nombre de divinités dans leur panthéon : Indra (le roi des dieux), Ganesh (le dieu à tête d’éléphant), Lakshimi,... Cependant, trois dieux sont considérés comme fondamentaux : Brahmâ, Vishnou et Shiva. Brahmâ et Shiva sont, selon la tradition, issus de Vishnou : c’est pourquoi certains hindous se considèrent comme monothéistes. Brahmâ incarne la création, Vishnou la conservation et Shiva la destruction : les trois phases essentielles de la vie. Certains courants religieux moyenâgeux vont tendre à faire de Vishnou ou de Shiva une divinité suprême, supérieure aux autres. Les dieux ne sont cependant pas, en général, considérés comme tous puissants et éternels : ce sont des êtres limités qui s’inscrivent dans le fonctionnement de l’univers.
L’univers en lui-même fonctionne selon la loi (ou cycle) du KARMA (litt. : l’acte de faire). Très tôt apparaît l’idée que tout acte produit un résultat. Mais ce résultat impermanent et imparfait ne parvient à combler nos désirs. Dès lors, le désir nous pousse à agir encore et encore toute notre vie durant pour obtenir des résultats qui ne durent pas. Le cycle est en place. Et cela ne cesse pas avec la mort puisque les hindous croient en la renaissance ou réincarnation. Une fois mort, notre ATMAN (litt. : le Soi), la part d’éternel qui est en nous, va renaître dans une vie nouvelle. Les renaissances se succèdent ainsi à l’infini. Des penseurs vont alors tenter de trouver une voie de libération, pour sortir de ce cycle. Deux voies se dégagent : connaître le Brahman (à ne pas confondre avec le dieu Bhrama) et/ou l’Atman. L’Atman, comme je l’ai dit, est la part d’absolu située en chaque être vivant. En méditant et en réfléchissant, l’individu peut être amené à prendre connaissance de cet absolu en lui et accéder par là à la libération. Le Brahman quant à lui est la puissance incroyable contenue dans la parole (en particulier lors du sacrifice). La prière peut fournir des résultats colossaux qui dépassent la condition humaine. Apprendre à connaître cette puissance de la parole, c’est se diriger vers la libération. L’Atman et le Brahman ne sont pas deux réalités totalement différentes mais ne sont pas parfaitement semblables. C’est l’idée d’advaita (litt. : la non-dualité).
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Par DerWind-57938