10 août 2007

1432.2 - Découverte de l'hindouisme (suite) par DerWind


Voici la suite de mon précédent article concernant l’hindouisme.


Je vais ici m’intéresser plus spécifiquement à l’ancrage de l’hindouisme au sein même de la société indienne traditionnelle (qui celle d’aujourd’hui par bien des aspects).


L’hindouisme régit les grandes « étapes » (théoriques) de la vie de l’individu. Dans un premier temps, le jeune enfant vit jusque ses 7 ans dans l’insouciance et les jeux. Après, si c’est une fille, elle commence à travailler avec les femmes. S’il s’agit d’un garçon, il est conduit chez un précepteur (généralement un brahmane) qui va lui enseigner des morceaux du Veda, des techniques de méditation, etc... Cet enseignement est plus ou moins long selon la caste du jeune garçon et son aptitude à apprendre. La troisième phase est celle de l’entrée dans la vie active : le mariage et le travail (tous deux fortement influencés, surtout dans le passé, par la caste). Cette phase dure généralement très longtemps (15/20 ans – 50/60 ans) et constitue la majorité de la vie de l’homme. La quatrième phase est celle de la retraite : l’homme et son épouse se retirent de la société et prennent distance par rapport à leur famille afin de méditer. Enfin, lors de la phase ultime, celle du renoncement, l’homme est sensé quitter sa région, abandonner sa famille (y compris son épouse) et ses biens et mendier pour se consacrer pleinement à la méditation. Cette dernière phase peut lui apporter le salut. Bien entendu, ce schéma est théorique et ne peut pas souvent être suivi dans la réalité concrète (un vieillard de 80 ans aurait du mal à errer sur les routes en mendiant). De même, l’enseignement public a concurrencé et surpassé l’enseignement traditionnel.


J’aborde aussi le système des castes, issu du Veda, qui est lui aussi assez complexe. L’hindouisme, à travers ce système, s’ancre profondément dans la société. J’exposerai pour cela uniquement le schéma théorique qui comporte quatre castes, les VARNA (litt. : couleurs). La caste supérieure est celle des brahmanes. Ils sont les prêtres de a communauté et interviennent principalement lors des sacrifices. Ils connaissent bien le Veda. Les brahmanes sont les érudits de la société et les personnes en général les plus cultivées. En tant que caste la plus pure, ils ne peuvent commettre de violence. Les Kshatriyas forment la caste des guerriers et des rois (les fameux maharaja). Ils ont pour mission de défendre les autres castes par les armes. Les Vaishyas constituent la majorité de la population : commerçants, artisans et agriculteurs. Ils exerçaient leur profession de père en fils généralement et tout nouveau métier avait pour conséquence la création d’une caste nouvelle. Enfin, les sudras sont les serviteurs. Ils forment la caste la plus basse, exclue de nombreux actes religieux. Il existe également les tristement célèbres intouchables qui, eux, sont considérés comme tellement impurs qu’ils n’entrent même pas dans le système des castes.


Ce système est moins rigoureux qu’autrefois en raison du régime démocratique indien et de l’évolution (il n’existe pas de castes des physiciens ou des informaticiens). Un intouchable peut tout à fait devenir ingénieur et gagner mieux sa vie qu’un brahmane. Cependant, deux choses sont à constater. Premièrement, c’est rarement le cas... La discrimination et les idées reçues sont encore très présentes dans la société indienne actuelle. De plus, la fortune reste souvent dans les grandes familles de kshatriyas et de brahmanes. Deuxièmement, si une transformation est possible dans le monde du travail, il n’en est rien dans la vie privée. Les mariages inter-castes, par exemple, restent totalement impensables à l’heure actuelle.


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Par DerWind 57938