31 mai 2008

Eté 97 par MindGame


Nathalie et Laurent étaient à bord de leur nouvelle voiture. Ils revenaient d’un souper entre amis, là où la joie et la fête étaient au rendez-vous. Cependant vers 23h, la soirée devait être clôturée. Mais Nathalie et Laurent ne voulaient pas rentrer tout de suite.
Etant vraiment satisfaits de leur nouveau bolide, ils décidèrent d’errer un peu, histoire d’en profiter.
La nuit commençait tout doucement à montrer son coté lugubre. Ils visitaient des routes, apparemment, peu fréquentées puisque depuis une heure, ils n’ont pas croisé une paire de phares.
- Alors, qu’est ce que tu en penses ? demanda Laurent.
- Et bien, j’en suis vraiment contente, j’ai l’impression d’être sur un bateau et de flotter. C’est une drôle de sensation, mais je te rassure que je suis bien.
- Tant mieux alors, bon et si on rentrait tout doucement ? proposa Laurent
- Oui, je commence à être légèrement fatiguée. J’aimerai renter et m’allonger dans le divan avec un bon verre de Gin.

Nathalie ne s’en était peut être pas rendue compte, mais Laurent oui. Ils étaient perdus. Voilà qu’ils repassaient pour la troisième fois sur la même route. Aucune lumière, à part celles de la voiture. Que des champs à perte de vue. Ils étaient les seuls êtres de cette nuit étrange.
Tout d’un coup, la voiture se mit à ralentir sans que Laurent ne lâche la pédale.
- Qu’est ce qu’il se passe mon chéri ?
- Je ne sais pas, j’ai beau appuyer sur la pédale, la voiture ne fait que ralentir.
Effectivement cette dernière marqua l’arrêt total. Le moteur se coupa net. Ce n’est pas possible ce dit Laurent, elle est neuve. Et merde !
Comble de l’histoire, Laurent n’avait aucune notion en mécanique.
- Je vais appeler notre dépanneur, fait chier je t’assure ! Tu vieux bien me donner mon Gsm, il est à l’arrière dans ma veste dans la poche intérieur.
Nathalie exécuta l’ordre de son mari.
- Putain, manquait plus que ça maintenant !! s’exclama Laurent
Malheureusement, aucun signal réseau ne s’affichait sur le petit écran vert.
- Qu’est ce que l’on fait maintenant ? interrogea Nathalie avec sa voix la plus douce.
- J’en sais rien, on est dans la merde ça c’est une chose. Bon je ne vois qu’une solution… Je n’ai pas envie de laisser la voiture toute seule ici. Alors écoute-moi, je vais marcher et essayer de trouver la maison la plus proche. Il doit bien y avoir une ferme dans les alentours. De là, j’imagine que je pourrai passer un appel. Ne t’en fais pas, je reviens directement après. Veille bien sur la voiture.
- Sois prudent… s’inquiéta Nathalie.
Et Laurent s’enfonça dans les profondeurs de la nuit.

Nathalie ne ressentait aucune crainte à être seule, justement elle aimait ces moments rares. D’un esprit cartésien elle s’avait très bien que rien ne pouvait lui arriver, les petits vampires ou les vilaines sorcières n’étaient que purs fruits de l’imagination de l’homme. Mais elle trouvait cela tout de même excitant.
Nathalie regardait sa montre qui lui indiquait 1h36. Laurent était partit vers minuit quarante. Bientôt une heure. Une heure qu’elle était seule au milieu de nulle part, dans une voiture au elle ne distinguait aucun détail de ce qui l’entourait, mise à part la carrosserie de la voiture.
Un « clic » la fit sursauter. Elle s’était assoupie. D’où pouvait bien provenir ce bruit ? Elle tenta d’ouvrir sa portière, mais en vain… le système de fermeture venait de se verrouiller.
- Mais comment est-ce possible ?
Elle essaya d’ouvrir la portière coté conducteur, mais idem. Elle se sentait prise pas une légère sensation de panique, ce qui y a de plus logique.
- Calme-toi ma grande ! se dit-elle
Ca devait être certainement Laurent qui revenait et lui faisait une petite blague, vu qu’il était partit avec les clés. Pour ne pas rentrer dans son jeu, elle faisait semblant de rien. Mais dix minutes plus tard, aucun signe de Laurent. Par tous les moyens, elle essaya de s’extraire du véhicule. Même le coffre était verrouillé.
Soudain, elle sentit quelque chose ou quelqu’un sur le toit de la voiture.
Oui, quelqu’un était au dessus d’elle, juste l’épaisseur du métal la séparait de cette personne. Peut être Laurent ?
- Laurent, arrête tes enfantillages tu veux !! J’aimerai rentrer, je suis fatiguée et je dois me lever tôt, alors s’il te plaît laisse moi sortir et dis moi si tu as une bonne nouvelle.
Personne ne répondait… Elle entendit un choc au dessus sa tête.
« Si c’était Laurent, jamais il ne monterai sur la voiture… » pensa t-elle.
- Qui êtes vous et qu’est ce qu’il vous prend !!! Veuillez descendre tout de suite, je ne suis pas d’humeur à plaisanter.
Puis, plus aucun bruit, comme si l’inconnu s’était volatiliser.
Cinq minutes plus tard, le même choc, la même angoisse. Nathalie n’osa plus parler, prise par la peur elle s’enfonça dans les moindres recoins de son siège.
A intervalles réguliers, le choc devenait de plus en plus fort, de plus en plus foudroyant.
Nathalie tremblante, comme si elle sortait d’une eau glacée regardait sa montre… ça faisait maintenant vingt cinq minutes que le premier choc s’était déclaré. Elle les avait comptés, comme par réflexe. Huit chocs. Huit manifestations qui lui indiquaient qu’elle était en danger.

Sans comprendre ce qui lui arrivait, un nouveau « clic » lui fit comprendre que la voiture était enfin déverrouillée. Mais ce simple petit bruit lui faisait encore bien plus peur que les chocs précédent. Elle avait le pressentiment de ne surtout pas sortir de la voiture. Pas maintenant…
Elle vit d’abord au loin, deux cylindres de lumière éclairer la nuit. Elle comprit, qu’une voiture venait dans sa direction. Etait-ce Laurent qui venait la chercher ? Du moins au plus profond d’elle, c’est qu’elle espérait.
Mais la voiture stoppa sa route à au moins cent mètres d’où Nathalie se trouvait.
Un bruit déchira la nuit. Un coup de feu venait d’être tiré de la voiture qui était en face d’elle. Elle sentit juste au dessus d’elle, quelqu’un s’effondrer.
On venait d’abattre, l’intriguant personnage qui se trouvait au dessus d’elle…
Ce sur fait, elle n’osa toujours pas sortir. Jusqu’à ce qu’une voix se fit entendre de l’autre voiture. Quelqu’un criai après elle. Du moins, c’est ce qu’elle percevait. Elle ouvrit délicatement la portière. La voix se fit plus claire :
- Madame veuillez sortir du véhicule et venir jusqu’à nous
Ils devaient être plus d’un alors.
La voix, qui était légèrement déformée par un mégaphone ressemblait à celle d’un policier. Cette voix qui vous peut vous rassurer lorsque vous êtes une victime en cas de détresse.
- S’il vous plait madame, sortez immédiatement de votre voiture et courez jusqu’à nous sent vous retourner. Dépêchez-vous !
Sans comprendre ce qui lui arrivait, Nathalie ne fit qu’un bond pour sortir de la voiture et courir jusqu’à cette voix, jusqu’à ce phare au milieu d’un océan de folie.
Plus elle avançait, plus la personne se forma devant elle. Effectivement, celle-ci ressemblait à un agent fédéral.
A bout de souffle, elle se figea devant l’agent.
- Mais qu’est ce qu’il se passe, qui êtes-vous ?
- Agent Stéphane Karts de la police de Mongréant. Une personne, qui à voulu rester dans l’anonymat nous a téléphoné pour nous dire que vous étiez en danger.
- En danger ? demanda Nathalie
- Oui, regardez plutôt par vous-même, lui dicta l’agent tout en lui donnant une paire de jumelle à infrarouge.
Ce qu’elle vit à travers les lunettes, lui fit émettre un hurlement. Un cri à réveiller les morts.
Sur le dessus de la voiture, se tenait sur les genoux un être munis d’une cape tel un ange de la mort. Mais à défaut d’avoir une faux, celui-ci tenait dans sa main droite la tête décapitée de son mari. Cet être sortit de l’enfer de la nuit, c’était servit de la tête de Laurent pour enfoncer la tôle de la voiture."

MindGame.